Edito
GAGNER LA PAIX !
Dans la période actuelle, tout doit être fait pour aider l’Ukraine à repousser l’envahisseur, et elle s’y emploie fort bien – malgré un coût humain, économique et environnemental démesuré. Mais tout doit être fait aussi pour empêcher un réarmement général.
Que nous apprend l’histoire à ce sujet ? En 1955, en réaction à l’entrée de l’Allemagne de l’Ouest dans l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (Otan), l’URSS riposte en créant une « anti-Otan », le Pacte de Varsovie, avec sept pays communistes d’Europe de l’Est. L’histoire ne se répète pas, paraît-il, elle bégaie… Voire !
Le 24 février 2022, pour de scabreux motifs – dont « la menace existentielle » que ferait peser sur la Russie l’adhésion à l’Otan de plusieurs pays de l’ex-Europe de l’Est –, Poutine décide d’envahir l’Ukraine. Encore une histoire d’agresseur agressé ! Auparavant, en 1991, les États membres du Pacte de Varsovie avaient décidé de dissoudre leur organisation. Par la suite, certains ont adhéré à l’Otan. Pour se défendre de qui ? Pourquoi remilitariser ce que l’histoire avait pour une fois heureusement démilitarisé ? Pourquoi les dirigeants européens ont-ils laissé faire sans réagir ?
En décembre 1994, la CSCE devient l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Composée de 57 États d’Amérique du Nord, d’Europe et d’Asie, c’est la plus grande organisation régionale de sécurité au monde. Pourquoi est-elle si muette dans la période actuelle où la guerre est à nos portes ? Pourquoi l’Union européenne ne l’a pas réanimée plutôt que d’aider ses 27 membres à développer conjointement leur arsenal militaire ? Pourquoi vouloir élargir l’Otan, quitte à jouer les boutefeux vis-à-vis de Poutine alors qu’il s’agit de gagner la paix ?
Encore et toujours parce que le camp occidental – USA en tête – vise plutôt à gagner la guerre pour affaiblir la Russie qu’à rétablir la paix, en faisant taire les armes d’abord et en parlant désarmement ensuite.
L’ÉQUILIBRE DE LA TERREUR NE MÈNE À RIEN, SI CE N’EST À LA GUERRE. ET DANS UNE GUERRE, C’EST TOUJOURS LE PEUPLE QUI SERT DE CHAIR À CANON, PAS CEUX QUI L’ONT DÉCLENCHÉE.